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Dépannage informatique à domicile - Clermont-Ferrand et son agglomération

Consommation électrique des appareils

Dossiers rédigés par P. PASTEAU - Assistance Multimedia 63

Les équipements de la maison

Comment étudier la consommation électrique des appareils ?

La consommation électrique de nos appareils électroniques est difficile à déterminer sans procéder à des mesures concrètes. Si le fabricant indique la puissance de l'appareil en watts, il s'agit de la puissance maximum consommée, mais l'appareil n'est que rarement en marche toute la journée, et quand bien même ce serait le cas, l'électricité consommée peut varier largement entre une valeur "de croisière" et le maximum indiqué, selon l'utilisation de l'appareil.

Difficile dans ces conditions de calculer la consommation rien qu'en se basant sur la fiche technique, cela aurait pour effet de surévaluer très largement les valeurs !

Aussi, le plus précis, est d'utiliser un compteur de consommation électrique, aussi appelé "wattmètre" (comme ce modèle sur Amazon), que l'on vient intercaler entre la prise murale et l'appareil dont on veut mesurer la consommation. Le boîtier, sur son écran, affiche différents chiffres, dont le nombre de kWh (kilo-watt-heure). Cette valeur, mesurée sur une durée pertinente et significative (par exemple, 1h ou 1 journée), multipliée par le coût du fournisseur d'électricité pour 1kWh donnera le montant en € pour le temps significatif pendant lequel la mesure a été effectuée.

L'utilisation du boîtier de mesure permet de ne prendre en compte que le ou les appareils branchés dessus. Si on venait à mesurer plutôt la consommation sur le compteur de l'habitation ou sur un boitier Info-watt EDF, on aurait la consommation de tous les appareils (frigo etc.), ce qui ne serait pas très pertinent...

Et maintenant, les chiffres !

Voici quelques valeurs de coût pour le chargement d'un appareil à batterie de 20% à 100% :

  • Charger un smartphone tous les 2 jours : < 1€
  • Charger un ordinateur portable 15' tous les jours : 3.65€

Maintenant, voici le montant dépensé annuellement en euro pour l'utilisation active d'appareils ludiques durant 3h / jour :

  • Console de jeu (PS5, Xbox) : 36.50€
  • PC jeu : 91.25€
  • TV 140cm : 18.25€

On entend souvent parler des consommations électriques des appareils en veille. Voici quelques chiffres de coût en veille par an :

  • écrans, tv, enceintes : < 1€
  • assistants Google ou Amazon avec écran : entre 4€ et 10€
  • console de jeu (en veille) : entre 7€ et 17€

A titre de comparaison, un réfrigérateur traditionnel une porte consomme 30€ par an ; fréquemment citée, la box wifi consomme en moyenne 15€ par an.

En résumé, on constate que le coût annuel pour la charge des appareils est ridicule ; le ludique ou jeu vidéo, 3h par jour, est de loin le poste de dépenses le plus important. Hormis certains appareils particuliers qui, en veille, sont très consommateurs (assistants personnels avec écrans ou consoles de jeu), il est particulièrement infondé d'affirmer, comme on peut souvent l'entendre, que la petite lumière rouge de veille de la TV ou du bouton de la multiprise consomment significativement du courant (moins de 1€ par an !).

La box wifi est accusée d'être gourmande (rappel : 15€ par an environ), c'est vrai lorsque le wifi est sollicité, probablement un peu moins vrai lorsqu'aucune connexion n'est active.

Que peut-on faire pour diminuer sa consommation électrique ?

Au vu des chiffres du chapitre précédent, on voit que se créer un problème avec les témoins de veille et autres appareils qui soit-disant consomment en veille est complètement vain d'un point de vue économique. Croire que l'on peut faire des économies significatives sur sa facture en débranchant des appareils est un pur fantasme. Penser qu'un appareil en veille 20h sur 24h consomme proportionnellement plus en veille que lorsqu'on l'utilise 4h est tout aussi faux.

La seule action réellement efficace, dont l'effet est visible sur la facture annuelle, est d'intervenir sur l'utilisation des appareils, soit en mettant en œuvre des appareils plus économiques (console plutôt que PC jeu), soit en limitant leur durée d'utilisation ; c'est effectivement plus facile à écrire qu'à faire !

Quelques pistes faciles à mettre en application :

  • Eteindre un appareil le temps d'une absence même courte (1h par exemple) économise beaucoup de courant : même inactif, l'appareil consomme encore 1/3 d'énergie par rapport à lorsqu'il est utilisé activement. Eteint ou en veille, cette consommation fantôme est fortement diminuée
  • diminuer la luminosité de l'écran de 30%, c'est 20% de consommation électrique en moins
  • complètement éteindre la box TV (avec un interrupteur, par exemple) : même en veille, afin de se rallumer presque instantanément, elle reste très active d'un point de vue électrique, et consomme presqu'autant que lorsqu'elle est en service (article NYTimes en anglais) ; certaines box ont toutefois une fonction veille qui éteint complètement celle-ci (en échange d'un délai de 30 secondes à l'allumage suivant...)

Lors d'un achat, il pourrait être pertinent de réfléchir à l'utilisation en temps par jour des appareils : un assistant personnel est majoritairement inutilisé toute la journée, mais il attend en permanence nos ordres (ce n'est pas une veille au sens électronique, sinon il serait sourd) ; s'il est doté d'un écran, celui-ci reste allumé en permanence, alors que personne ne le regarde 99% du temps... Cela fait peut-être partie des gadgets inutiles !

Le sujet de la box wifi est intéressant ; il est vrai qu'elle représente une quinzaine d'euros par an sur la facture énergétique, et qu'elle n'est pas sollicitée en permanence (absence de la maison, nuit). Toutefois, la débrancher la nuit par exemple (en gros, 1/3 du temps quotidien), si cela permet d'envisager une économie plus ou moins du même ordre de grandeur, pose aussi d'autres problèmes.

En effet, la box est dans de plus en plus de foyers non seulement le point d'accès à Internet, mais elle est aussi reliée au système d'alarme, à la domotique des volets roulants, et bien sûr à la ligne téléphonique. Dans certains cas d'utilisation, couper la box le nuit est tout simplement incompatible avec les nouvelles technologies et utilisations domotiques.

Alors bien sûr, on pourrait dire que faire 1€ d'économie annuellement en débranchant les appareils en veille est certes ridicule à l'échelle d'un unique foyer, mais à l'échelle d'une ville cela représente beaucoup plus. C'est vrai ; je laisse chacun à ses responsabilités et convictions.

Les matériels professionnels

Les centres de données

Lorsqu'on va sur Facebook, Instagram, Youtube ou je ne sais quel réseau social en vogue, on consomme quasiment de façon instantanée quantité d'images, de vidéos, d'informations (au sens large du terme, loin de moi l'idée de dire que ces sites sont des sources d'informations réelles et vérifiées !), et on oublie certainement que tout ça est stocké quelque part, dans des centres de données répartis dans le monde.

Pour citer un cas d'utilisation plus ancien et moins ludique, les emails qu'on n'efface jamais et qui s'accumulent depuis des années dans la boîte de réception (qui a une capacité de stockage tellement importante qu'on ne se préoccupe souvent plus de faire le tri) sont aussi hébergés dans ces centres, construits ou loués par les grands opérateurs du secteur (Microsoft, Meta, Google, Orange, etc.).

Ces centres de données sont gigantesques, et bien sûr leur consommation électrique aussi, même si on peut imaginer que certains efforts sont faits pour limiter ce point-là. Dans un article (en anglais) paru sur un site lié au fabricant de processeur Intel, article dont la date précise est inconnue, mais située entre 2020 et 2023, il est mentionné que l'utilisation des centres de données croît de 60% tous les ans, pour un coût annuel de 200TWh (soit 200.000.000.000 kWh, à comparer avec la consommation moyenne d'une maison qui est d'environ 5000kWh pour un an), ce qui représente environ 1% de la demande électrique mondiale, rien que ça... Ca fait cher le message futile sur Facebook !

Mais ce sont des chiffres qui masquent une réalité peu flatteuse : une part importante (évaluée entre 30% et 60%) de la consommation d'énergie est "perdue" à alimenter des matériels qui ne sont pas utilisés au maximum de leur capacité. Car ces équipements sont loués par des "consommateurs" (professionnels, opérateurs télécoms, etc. ou indirectement nous particuliers avec nos comptes mails, etc.), créant ainsi une demande variable, disparate, à laquelle le centre de données ne peut faire face qu'en étant sur-dimensionné.

Le cas du cloud est encore pire : la dématérialisation et l'archivage à distance font que nous stockons maintenant nos mails, photos, etc., chez Google ou Apple, c'est pratique, mais cela "consomme" du stockage dans ces centres, alors que 96% du temps, ces données sont inertes (non lues, non modifiées, non écrites). C'est un peu comme si 96% des avions décollaient à vide, juste au cas où il y aurait un afflux subit et rares de passagers quelque part... Un non-sens, si on voit les choses comme ça...

Selon Capgemini (article en anglais), il a été prédit en 2020 que la consommation électrique liées aux industries de l'électronique et informatique atteindra 20% de la demande totale mondiale en 2030 !

Toutefois, selon Climate Impact Partners (article en anglais), les grands acteurs de l'Internet deviennent sensibles aux problèmes d'énergies, que ce soit pour l'alimentation primaire en électricité que pour les aspects de climatisation (le refroidissement est grand consommateur d'eau), et certains envisagent sérieusement la neutralité carbone à l'horizon 2030 :

neutralite_carbone

Nos utilisations

Nous "consommons" toutes ces données sans bien savoir comment ça marche, ni où ça se trouve, et à un coût unitaire dérisoire voire gratuit. Comment être responsable de son "empreinte numérique" lorsqu'on ne peut connaître le coût sous-jacent ?

Chacune de nos actions numériques qu'elles soient futiles ou sérieuses, nous paraissent indolores, mais c'est loin d'être le cas ; une vidéo sur youtube, vue des millions de fois, représente un coût carbone épouvantable (on rappelle que la consommation d'électricité engendre, pour la produire, des émissions nocives pour la planète de C02, que l'on appelle le "coût carbone").

Une infographie publiée en 2016, dont une partie est reproduite ci-dessous, révèle des chiffres calculés par l'éditeur d'antivirus McAfee : 62 milliards de milliards d'emails indésirables par an représentent 20 millions de tonnes de CO2, soit 100.000 wagonnets de charbon ! Autre exemple, une recherche Google sur la chanteuse Adèle faite plusieurs centaines de millions de fois équivaut à environ 90kg de CO2 ; si cela est peu unitairement, il faut bien penser à ajouter à cet exemple simple les millions d'autres recherches...

Peut-être à l'avenir ne devrions-nous plus dire "je ne supprime pas mes emails reçus car ce n'est pas sur mon ordi que ça prend de la place, c'est chez Orange"...

Coût carbone du SPAM

Annexes